Travailleuse autonome à temps plein depuis le mois de septembre en communication et marketing territorial, Joanie Robichaud fait partie des femmes que l’on peut écouter parler pendant des heures.
Entrevue avec cette femme dynamique et inspirante
Peux-tu nous expliquer ton cheminement vers le travail autonome, les études que tu as faites, ton début de carrière, tout ce qui t’a amené et poussé à faire le choix de te lancer à ton compte?
J’ai toujours voulu être journaliste, jusqu’à ce que je fasse mes études dans ce domaine. J’ai fait un baccalauréat en journalisme à l’UQAM à Montréal, durant lequel nous devions faire une session dans une autre concentration que les communications et j’ai choisi les politiques municipales, domaine qui m’a toujours intéressé. J’ai pu y découvrir le développement régional qui a été un immense coup de cœur. Je suis native de la Gaspésie et faire rayonner et développer les régions du Québec m’a toujours beaucoup inspiré.
Après mon baccalauréat, je savais que je ne voulais plus être journaliste et j’ai vu qu’à Rimouski, l’UQAR offrait un diplôme de deuxième cycle en développement régional, ce que j’ai fait. Après mes études, j’ai été engagée en tant que chargée de projet au Centre Local de Développement de la Mitis à Mont-Joli, où je suis restée un an avant d’être engagée à la ville de Rimouski. J’ai passé 6 ans à développer les communications et réseaux sociaux de la ville de Rimouski, ce qui a été très formateur, car au sein du milieu municipal on touche à tout.
Durant cette période, j’ai eu mon premier enfant et après sa naissance je me suis rendue compte qu’il était impossible pour moi d’envisager élever mes enfants dans un autre cadre que celui dans lequel j’avais grandi, et nous avons donc décidé de quitter Rimouski pour revenir nous installer en Gaspésie, en 2019, juste avant la pandémie.
Après mon congé maternité, je suis retourné dans le milieu municipal avant d’avoir l’opportunité de me joindre la belle organisation de Vivre en Gaspésie qui fait du marketing territorial. C’était une très belle expérience, mais en ayant deux jeunes enfants et un conjoint qui travaille souvent hors de la ville, c’était aussi très demandant. Je me suis questionnée sur le travail autonome, et je me suis rendue compte qu’il y avait un grand besoin en Gaspésie dans le secteur des communications. J’ai donc décidé de me lancer cette année, et pour le moment je ne le regrette pas.
À l’Agence Middle, nous développons également les réseaux sociaux de nos clients. Quelles sont les difficultés que tu as pu rencontrer dans le développement de la notoriété d’une municipalité?
Le plus grand défi a été d’arriver à arrimer les actions de communication sur les réseaux sociaux avec ce qu’il se faisait déjà. À l’époque, ce n’était pas forcément un réflexe de penser aux réseaux sociaux. Il fallait aussi réussir à travailler en concertation, car il y avait déjà beaucoup de choses en place et moi j’étais toute jeune et j’arrivais avec mes nouvelles idées.
J’ai dû développer un lien de confiance avec tout le monde. Quand je suis partie de la ville de Rimouski, on avait réuni une communauté de 10 000 personnes pour une ville de 50 000 habitants, et surtout penser aux réseaux sociaux était devenu un réflexe pour s’informer. À l’interne également, les employés réfléchissaient à ce que l’on allait diffuser sur les réseaux sociaux. C’est tranquillement devenu un réflexe. Il y a bien sûr toujours du travail à faire, mais comparativement au défi initial d’expliquer aux gens que les réseaux sociaux bien utilisés pouvaient être utiles et pertinents, c’est une belle avancée. J’ai aussi eu la chance de travailler avec des gens qui me faisaient une confiance presque aveugle sur mon travail et mes idées et qui me suivaient même s’ils ne comprenaient pas toujours les tenants et aboutissants. J’ai été chanceuse de côtoyer des gens comme ça dans mon parcours, c’est sûr que ça facilite les choses.
Est-ce que le fait de revenir en Gaspésie t’a aidé dans ton choix du travail autonome?
Quand j’ai fait le choix de revenir en Gaspésie , j’y avais pensé, mais j’hésitais encore un peu. Parfois, on n’ose pas faire le pas à cause de la sécurité financière par exemple, donc ça m’a pris deux ans avant que je me dise que c’était quelque chose de réalisable. J’ai été sur le marché du travail pendant ces deux années, et je me suis rendue compte que le travail autonome était probablement le mieux pour moi vis-à-vis de là où j’en étais dans ma vie professionnelle et personnelle.
Grâce à ces deux années d’expérience, j’ai pu reconnecter avec ma région que j’avais quitté depuis 10 ans. Toutes mes expériences de travail en Gaspésie ont tellement été utiles pour apprendre, mais surtout pour tisser des contacts que j’utilise aujourd’hui de façon quotidienne.
Est-ce que le fait d’être ton propre patron t’a aidé à trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée? Est-ce que cela t’a offert des possibilités que tu n’aurais pas forcément eu si tu n’avais pas fait le choix du travail autonome?
Absolument, être travailleuse autonome me donne une liberté dont j’avais vraiment besoin, non pas parce que mes employeurs n’étaient pas compréhensifs – loin de là – mais parce que je me mets la pression seule et je me sens redevable envers les gens qui m’emploient, même s’ils étaient toujours compréhensifs et conciliants. Maintenant que mon patron c’est moi, je n’ai plus cette pression là. Ça fait vraiment du bien de pouvoir aussi choisir mes contrats en prenant en considération ma vie familiale, et en choisissant des contrats qui me tentent vraiment. J’ai toujours été agente de communication, mais c’est tellement vaste comme domaine que le fait d’être travailleuse autonome, ça me permet de choisir quels aspects je veux privilégier.
Cette liberté te permet de travailler actuellement sur un livre, mais également de développer un compte Tiktok qui a aujourd’hui une belle visibilité. Quel rôle joue ce compte aujourd’hui dans ton activité?
J’ai commencé mon compte Tiktok pour apprendre à connaître la plateforme, car je l’utilise pour des clients, et je ne m’attendais vraiment pas à ce que mon contenu plaise autant. À la base, je ne savais même pas de quoi parler parce qu’il y a tellement de gens et de vidéos sur Tiktok que je ne voyais pas ce qui pourrait me démarquer. Et puis, je me suis dit que mon obsession pour la Gaspésie pouvait être un bon point de départ et aujourd’hui c’est devenu une partie intégrante de mon activité, car on m’approche pour faire des collaborations.
Mais le fait de pouvoir me donner la liberté de prendre la parole dans l’espace public est directement lié à mon activité de travailleuse autonome parce que quand j’étais une employée, je ne me le permettait pas. Pareil pour mon livre, j’adore créer et j’ai eu la chance de le faire dans mon métier, mais créer en tant qu’individu et me libérer du temps dans mon horaire pour écrire, c’est quelque chose de génial et que je n’aurais jamais pu faire si je n’étais pas travailleuse autonome.
Quels sont tes projets pour 2023?
J’aimerais pouvoir continuer à développer ce que j’ai construit en tant que travailleuse autonome, des gens m’ont déjà contacté et c’est touchant de voir que les gens pensent à moi vis-à-vis mon contenu et mes projets en rapport avec la Gaspésie.
Pour 2023, j’espère avoir des projets qui me stimulent et participent au rayonnement de l’Est du Québec, mais aussi de continuer à développer mon équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour développer des projets qui me font du bien, comme mon livre. Avoir cette liberté et m’épanouir dans tous les aspects de ma vie.
À l’Agence Middle, nous sommes fières de pouvoir collaborer et en apprendre plus avec des femmes comme Joanie. N’hésitez pas à aller visiter ses réseaux sociaux, et si vous souhaitez découvrir d’autres entrevues inspirantes, rendez-vous sur notre blogue!
Merci à Geneviève Smith pour la photo.